Mburu et Invest for Jobs offrent à des femmes des perspectives professionnelles dans la boulangerie artisanale au Sénégal
Grâce à Invest for Jobs, des jeunes femmes ont la possibilité de suivre des formations dans la boulangerie chez Mburu, un réseau de boulangeries créé au Sénégal. L’une d’elles, Khady Diouf, pensait que les études et le monde professionnel n’étaient pas faits pour les femmes – aujourd’hui, elle tient plus que tout à son métier et à son indépendance.
« Je n’ai pas pu aller à l’école. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je pourrais suivre une formation, apprendre le métier de boulangère et trouver un emploi. » Lorsque Khady Diouf était petite, ses parents lui disaient que l’école n’était pas faite pour les filles. La jeune Sénégalaise a donc appris à faire la cuisine, le ménage, la lessive et se destinait à devenir une bonne maîtresse de maison. Mais en grandissant, Khady éprouvait de plus en plus le désir d’être indépendante financièrement. Elle a tenté de gagner un peu d’argent en travaillant comme baby-sitter et a même envisagé de suivre une formation de soldate dans l’armée sénégalaise : sans diplôme, la jeune femme âgée
Mburu : des emplois dans l’agriculture, la production et la vente
Isseu Diop Sakho a fondé Mburu, un réseau de boulangeries qui emploie avant tout des femmes pour gérer ses fournils et ses boutiques. La jeune femme voulait développer un modèle commercial permettant d’offrir des perspectives aux femmes du pays mais aussi de renforcer les chaînes de valeur locales. Afin de travailler avec des agricultrices et agriculteurs de la région, et puisque le blé ne pousse pas au Sénégal, Isseu Diop Sakho a ainsi eu l’idée d’utiliser des variétés régionales de céréales, comme le mil et le maïs, des tubercules et des fruits de saison, en créant de nouvelles recettes modernes. Ses pains devaient par ailleurs être également vendus en milieu rural dans des kiosques de rue tenus par des femmes issues des villages. Mburu, qui signifie pain dans les langues wolof et bambara, voulait ainsi créer des emplois stables pour des femmes à la fois dans l’agriculture, la production et la vente. Isseu Diop Sakho avait un bon concept, mais pour le mettre en œuvre, elle avait besoin de femmes motivées et d’aide pour les former.
Grâce au soutien d’Invest for Jobs, Khady et ses collègues ont bénéficié de formations au cours desquelles elles ont appris à connaître les différentes matières premières et les différents produits de boulangerie, les avantages des céréales locales, le maniement des machines ou encore les bases de la commercialisation. Mburu est aujourd’hui une entreprise florissante, disposant de filiales dans la région rurale de Ngaparou, mais aussi à Dakar, la capitale ; il y flotte, jour après jour, une délicieuse odeur de pain frais, de viennoiseries et de créations pâtissières réalisées à partir d’ingrédients locaux, tels que l’hibiscus, le moringa ou le gingembre.
Quand les femmes s’engagent pour les femmes
Dans la filiale de Mburu à Ngaparou, Khady Diouf et d’autres femmes confectionnent le matin de bonne heure des petits pains, baguettes ou encore croissants. La jeune boulangère n’aurait jamais imaginé se lancer dans cette filière, alors que le métier de boulanger est traditionnellement réservé aux hommes au Sénégal. « Un jour, j’ai rencontré Madame Sakho. C’est elle qui m’a encouragée. Elle m’a toujours dit qu’une fille devait avoir un métier. Il n’y a pas que les hommes qui devraient travailler dur », raconte Khady. La jeune femme adore sentir l’odeur du pain sortant du four et imaginer que les clientes et les clients savoureront le produit de son travail.
« Il n’y a pas que les hommes qui devraient travailler dur. »
Khady Diouf
Mburu a formé avec le soutien d’Invest for Jobs plusieurs dizaines de femmes en moins de deux ans. La réussite de Mburu est étroitement liée à celle de chacune des femmes qui travaillent pour l’entreprise, comme Khady. Aujourd’hui, la famille de la jeune boulangère est fière d’elle et rien ne fait autant plaisir à Khady que d’offrir un cadeau à sa mère avec l’argent qu’elle a gagné. Elle n’envisage pas une seconde de renoncer à son indépendance : « Si quelqu’un me demandait d’arrêter, je lui répondrais : ‘Jamais, jamais ! J’aimerais travailler ici toute ma vie.’ »