1.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la collaboration entre Atos,
Digital Skills Accelerator Africa (DSAA) et Invest for Jobs ?
Il y
a deux ans, en collaboration avec DSAA et Invest for Jobs, nous avons
créé un programme de formation pour les jeunes talents de
l’informatique dans les domaines de l’analyse de données, des
plateformes numériques, de l’intelligence artificielle, des tests
logiciels et de la gestion de projet. La formation se déroule en
partie dans les locaux d’Atos et en partie en ligne. Le programme a
pour but de préparer les diplômés à travailler sur des projets
internationaux de développement de logiciels chez Atos et dans
d’autres entreprises informatiques. Nous permettons à nos
stagiaires de bénéficier d’une véritable expérience pratique,
ce qui facilite leur parcours vers l’emploi.
Les
stagiaires commencent par trois mois de cours théoriques leur
permettant de se familiariser avec toutes les applications devant
être utilisées par la suite. Les stagiaires mettent ensuite ces
connaissances en pratique lors d’un stage rémunéré de trois mois
consistant à travailler sur des projets de clients d’Atos. Ainsi,
en plus d’acquérir des qualifications, ils et elles peuvent faire
figurer cette première expérience sur leur CV. Le programme
présente un gros avantage : en tant que prestataire de services
informatiques, nous savons exactement ce dont le marché a besoin.
Nous pouvons donc adapter la formation aux besoins des futurs
employeurs.
2.
Le premier cycle du programme de formation a commencé en 2022 et est
donc terminé. Quels succès et enseignements en avez-vous tirés ?
Au
total, ces deux dernières années, nous avons formé en Égypte plus
de 280 jeunes informaticiens et informaticiennes, qui ont
ensuite trouvé des emplois permanents, dont la moitié chez Atos.
Nous
sommes particulièrement fiers que 40 % de nos diplômés soient
des femmes. C’est un aspect important de notre travail, sachant que
les femmes présentent un énorme potentiel pour le marché du
travail à travers le monde, y compris en Égypte. Nous avons la
chance que le secteur informatique emploie de nombreuses femmes que
nous pouvons inclure dans le programme. Cette situation présente de
nombreux avantages économiques et sociaux sur le long terme,
notamment en améliorant les revenus des familles. Atos facilite
également la participation des femmes en leur proposant un modèle
hybride qui permet de travailler trois jours au bureau et deux jours
à la maison. Mais ce n’est pas le cas de toutes les entreprises.
3.
Un autre cycle de formation est en cours de préparation. Des
innovations ou de nouveaux développements sont-ils prévus pour ce
second programme ?
Le
premier cycle du programme s’est tellement bien passé que nous
n’avons pas estimé nécessaire d’ajuster la formation. Au début,
il nous a juste fallu comprendre ce que DSAA exigeait pour s’associer
à nous. Nous avons rapidement compris ce qu’il en était et nous
sommes maintenant suffisamment expérimentés pour savoir exactement
ce qui doit être fait. Nous allons dispenser la formation en
conservant la même méthode, car tout a fonctionné à la
perfection.
4.
De quelle manière ou sous quelle forme Invest for
Jobs a-t-elle soutenu le programme ?
Invest
for Jobs a été et reste essentielle pour le programme à tous les
niveaux. L’initiative nous a soutenus financièrement et
techniquement pour l’organisation des formations par
l’intermédiaire de son partenaire de mise en œuvre, l’association
d’entreprises
du secteur des services numériques
DSAA.
DSAA
nous a aidés à donner la bonne orientation au programme et à
inclure l’écosystème local dans la mise en œuvre de la
formation, sachant que l’objectif est de former des talents non
seulement pour nous, mais aussi pour d’autres entreprises
informatiques. Elle nous a également aidés au niveau marketing et
réseaux sociaux pour trouver de nouveaux talents pour le programme,
ainsi que pour sensibiliser les entreprises au projet et aux diplômés
qui en sortent. Parfois, DSAA nous aide pour des questions pratiques,
par exemple pour obtenir les CV des candidats ou candidates ou
lorsque nous ne disposons pas des capacités nécessaires pour
résoudre certains problèmes. Atos dispose d’autres programmes de
formation, mais aucun d’entre eux n’a eu autant de succès que
celui-ci, car ils ne sont pas aussi pertinents sur le plan pratique.
En
tant qu’association, DSAA nous offre non seulement un appui en
matière de gestion du projet, mais également l’accès à de
l’expertise et à un large réseau d’entreprises
d’externalisation des technologies de l’information (ITO) et des
processus d’affaires (BPO) dans le secteur de l’impact
sourcing,
c’est-à-dire de l’intégration ciblée de groupes marginalisés
tels que les femmes ou les personnes en situation de handicap, ce qui
permet de déployer pleinement le potentiel de la main-d’œuvre
africaine.
Atos
propose des formations en collaboration avec DSAA non seulement ici
en Égypte, mais également au Maroc, au Sénégal et en Côte
d’Ivoire. À long terme, cette coopération sera élargie à
d’autres pays dans lesquels Atos est présente. L’objectif est
d’accroître le nombre de stagiaires. Sans compter que nous
améliorons constamment notre cursus en l’adaptant aux calendriers
et aux besoins des entreprises.
Note
de la rédaction : Mme Safinaz
Elkhattam a quitté Atos en décembre 2024. Cet entretien a été
réalisé courant 2024 alors qu’elle travaillait encore pour
l’entreprise.
Le
programme de formation d’Atos, géré en collaboration avec DSAA,
est soutenu par la Deutsche Gesellschaft für Internationale
Zusammenarbeit (GIZ) GmbH dans le cadre de
l’Initiative spéciale « Emploi décent pour une transition juste
»
du
ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du
Développement (BMZ).